Accompagner les lycéens pour s’informer : le cas du lycée Charlemagne à Paris
Le saviez-vous ? Selon une étude étude NewsGuard publiée en 2022, 20% des allégations sur TikTok contiennent des allégations fausses ou trompeuses. Par ailleurs, selon une enquête Ifop publiée 2023 pour la Fondation Jean-Jaurès et la Fondation Reboot, 69% des 18-24 ans croient au moins à une théorie du complot. Il faut savoir enfin qu’un grand nombre de Français ont déjà partagé des informations sans en vérifier la source.
On peut voir dans ces chiffres une nouvelle confirmation du fait que, si l’information n’a jamais été aussi accessible, s’informer n’a jamais été aussi complexe. Les réseaux sociaux, en particulier, semblent faire beaucoup de mal à une bonne pratique de l’information. Dans ce cadre, le rôle des établissements scolaires est fondamental : les lycées, notamment, doivent accompagner les jeunes dans leur compréhension et leur pratique de l’information. Objectifs : leur permettre d’acquérir une véritable culture de la source, de comprendre les enjeux techniques et économiques de l’information, et de développer leur curiosité et leur esprit critique. Cela est indispensable à l’exercice de sa citoyenneté.
C’est précisément pour répondre à ces objectifs que Be My Media a créé ses ressources (application d’informations, ressources pédagogiques et fresque de l’information).
Celles-ci sont utilisés depuis deux ans par le lycée Charlemagne à Paris, et sont notamment mises en place sous la coordination de Marie-Lyse Dubois, professeure documentaliste. Elle raconte de quelle manière ces ressources ont été déployées au sein de l’établissement
Ce que propose Be My Media
Be My Media, entreprise à mission, propose des ressources pédagogiques pour aider les élèves à pratiquer l’information de manière éclairée. Parmi ces ressources :
- une application qui permet de développer de bons réflexes en matière d’information. 500 sources d’informations sont disponibles, assorties de fils d’actualité thématiques (presse généraliste, spécialisée, internationale avec certains articles en anglais). L’application est dénuée de tout algorithme, ce qui n’empêche pas les utilisateurs de personnaliser leur fil d’actualité en fonction de leurs préférences (politique, économie, sport…). Sont référencés uniquement les médias ayant signé la charte de Munich. L’application permet de développer une véritable routine informationnelle. Elle permet aussi de réaliser des revues de presse et de comparer les points de vue sur un sujet spécifique.
- un parcours pédagogique contenant cinq blocs de compétences et cent capsules pédagogiques. Ces contenus permettent de comprendre la production et le circuit de l’information. Ils montrent l’importance, notamment, de la culture de la source.
- la fresque de l’information. Il s’agit d’un atelier de deux heures que l’on peut proposer à un jeune public. Elle sensibilise les élèves aux notions relatives à l’information.
La mise en place au sein du lycée Charlemagne
Marie-Lyse Dubois rappelle que, selon le bulletin officiel de l’Education nationale, les professeurs documentalistes doivent assurer trois missions.
- Assurer l’acquisition par tous les élèves d’une culture de l’information et des médias.
- Organiser les ressources de l’établissement et leur mise à disposition.
- Être acteurs de l’ouverture de l’établissement sur son environnement éducatif, culturel et professionnel
Elle précise que les ressources de Be My Media permettent de répondre à ces trois missions. Au lycée Charlemagne, en 2024-2025, ce sont pas moins de sept classes qui ont été concernées par ce programme, contre trois l’année précédente. Le déploiement des ressources a été financé dans le cadre du pass Culture.
Un travail sur l’éducation aux médias
La fresque de l’information
Marie-Lyse Dubois se dit ravi d’avoir pu travailler sur la thématique de l’éducation aux médias avec les élèves, d’abord parce qu’un grand nombre d’élèves croient selon elle en certaines théories du complot. Si elle apprécie les outils de Be My Media, elle met cependant en avant la nécessité de mener un travail commun avec ses collègues enseignants. Enfin, elle précise que l’objectif de cette démarche devait être de donner de bonnes habitudes aux élèves en ce qui concerne la lecture de l’information.
La fresque de l’information a constitué un excellent point de départ : durant deux heures, les élèves se sont montrés particulièrement actifs, ce qui a permis, selon Marie-Lyse Dubois, d’enclencher une dynamique. Elle note qu’il était très positif de s’arrêter sur les notions clés relatives aux médias : fait, opinion, information… jusqu’aux différents biais cognitifs. La production et le circuit de l’information ont vraiment été vus du début à la fin. Les formateurs, très au point, ont incité les élèves à prendre la parole, à s’écouter et à se comprendre.
La découverte de l’actualité à travers l’application Be My Media
Tout cela a constitué une excellente mise en place pour utiliser ensuite l’application Be My Media et découvrir l’actualité. Marie-Lyse Dubois note qu’il est très facile de prendre cette application en main et de personnaliser le fil d’actualité selon ses goûts.
La possibilité de faire des revues de presse constitue un exercice intéressant à réaliser en classe et la fonctions des « inaperçus » rappelle aux élèves qu’il existe une information au-delà du « buzz » d’un moment et que certains faits d’actualité peuvent « passer à la trappe ». Les élèves ont cumulé des points en lisant des articles sur l’application et en suivant les blocs de compétence du parcours pédagogique.
Des quiz réguliers et une grande épreuve finale ont permis de valider les compétences acquises et les notes ont compté dans la moyenne d’histoire-géographie.
L’avis des élèves
Les élèves ont apprécié l’exercice des revues de presse. L’exercice les a poussés à lire plus fréquemment devant leur classe. De manière générale, ils ont compris que ce travail autour des médias représentait un investissement. Ils se sont montrés investis et mobilisés. Marie-Lyse Dubois conclut en indiquant que les outils de Be My Media sont très utiles et complémentaires à ceux qui existent déjà pour travailler sur l’éducation aux médias. C’était, selon elle, un vrai challenge pour les élèves. Enfin, elle indique qu’il existe désormais un vrai écart (notamment en terme de vocabulaire) entre les classes qui ont utilisé les outils de Be My Media et les autres.
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