Qu’est-ce que la mésinformation ?
En opposition au phénomène de désinformation – une tentative volontaire de manipuler l’information – la mésinformation désigne les fausses informations produites involontairement ou sans intention malveillante de tromper. Quelles formes prend-elle ? Détails dans cet article.
L’erreur journalistique
La mésinformation peut être la conséquence d’une erreur journalistique. Cela désigne le mauvais traitement, réalisé involontairement par un journaliste. Il peut se tromper dans un nom, une date, un nombre, un fait, une interprétation… Il peut aussi colporter sans le vouloir une fausse information. Les erreurs journalistiques peuvent notamment être dues aux délais parfois très courts auxquels font face les journalistes : il faut clore un article avant le “bouclage” du journal, ne surtout pas être en retard par rapport aux médias concurrents, etc.
À cet égard, l’affaire de l’arrestation supposée de Xavier Dupont de Ligonnès à Glasgow est emblématique. L’information est relayée par plusieurs médias – notamment Le Parisien – comme étant avérée, même si la police française appelle alors à la prudence. Il s’agit d’un cas typique de désinformation. Notons que certains médias, comme le Canard enchaîné, se plaisent à repérer les “bourdes” dans d’autres journaux.
Face à ce type d’erreur, certaines rédactions prennent des mesures. C’est le cas du Monde qui a publié en 2022 une Chartre de rectificatif des erreurs. L’erreur commise est indiquée à la fin de l’article concerné.
Le canular et la reprise humoristique d’une information
Le phénomène de mésinformation peut également résulter d’un canular. Dans ce cas, l’information est volontairement fausse ou imaginaire : il s’agit d’une blague, d’une farce destinée à faire rire. Le cas le plus typique est bien entendu le fameux “poisson d’avril”. Les médias ne sont pas forcément les premiers à publier ce type de blagues. Selon Radiofrance, ils seraient même de moins en moins nombreux à le faire. En cause : un contexte de défiance vis-à-vis de la presse.
En revanche, de nombreuses entreprises et institutions n’hésitent pas à recourir au canular – en particulier le 1er avril – pour se mettre en avant. La blague concerne la plupart du temps leur secteur d’activité. Ainsi, sur le compte Twitter / X de la Tour Eiffel, le 1er avril 2023, il était indiqué que la célèbre Dame de fer serait équipée d’un toboggan géant… Ce type d’information ne doit évidemment pas être pris au pied de la lettre.
Proche du canular, la reprise humoristique permet de mettre en avant une information sous un jour comique. Cela peut prendre de multiples formes.
L’information parodique
Enfin, il existe des sites, journaux et émissions d’informations parodiques. En France, les Guignols de l’info ont longtemps joué ce rôle de caricature des autres médias et du monde politique. Actuellement, on songe notamment au site Le Gorafi. L’objectif est de faire rire. Les informations présentées sont évidemment fausses, même si elles peuvent s’appuyer sur des événements d’actualité, des traits de caractère de personnalité, etc.
Si ce phénomène paraît de prime abord peu inquiétant, il n’en demeure pas moins problématique en ce qu’il alimente la défiance envers les médias et le développement des théories complotistes. En effet, certaines informations fausses peuvent devenir crédibles. Régulièrement, des articles parodiques sont par exemple sérieusement repris par des auteurs complotistes ou manipulés à des fins politiques, comme le note Le Monde. Certaines théories du complot s’appuient sur ces fausses informations.
Il convient donc de rester vigilant en toutes circonstances, tant il est vrai que certaines fausses informations peuvent paraître vraies. Be My Media vous propose ici des méthodes pour vérifier la véracité d’une information et en identifier la source.
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